Pourquoi devrais-je partager mon expérience sur la plateforme ?
Cette plateforme offre un espace à tous·tes les membres du personnel qui ont été la cible ou témoins de racisme dans leur travail au Secrétariat international d’Amnesty, afin de partager anonymement les conséquences émotionnelles, physiques et professionnelles, actuelles ou passées, de cette situation pour eux/elles. Nous avons conscience qu’évoquer une expérience unique ou répétée de racisme peut amener à se remémorer ou revivre des situations pénibles, ce qui peut être perturbant, mais nous espérons que chaque témoignage diffusé sur la plateforme contribuera à créer un environnement de travail plus équitable et inclusif pour l’ensemble du personnel, à la lumière du vécu actuel de nos collègues racisé·e·s.

Cette plateforme donne aussi aux membres du personnel qui ont été témoins de racisme un espace pour agir en solidarité avec leurs collègues racisé·e·s. Il est possible que des personnes aient peur de parler d’un incident impliquant un·e collègue qui est à l’origine d’une situation de racisme. L’intérêt et le but de la plateforme ne sont pas de punir ni de créer des tensions ou des divisions. L’objectif est d’avoir une connaissance et une vision collectives de la façon dont le racisme continue de se manifester au SI, et de mettre au point des solutions et des politiques disciplinaires plus efficaces. 

Remplir le formulaire pour faire un témoignage prend environ 15 à 30 minutes, selon le degré de détail que vous souhaitez communiquer.

Qui peut utiliser la plateforme ?
La plateforme est accessible aux personnes qui travaillent actuellement pour le SI ou dans les locaux du SI, y compris les membres du personnel en charge du fonctionnement de l’organisation, de la sécurité et du nettoyage. Vous avez trois options différentes pour adresser un témoignage : 

  1. En tant que « cible directe de racisme », si vous avez directement fait l’expérience de racisme ou de discrimination raciale.
  2. En tant que « témoin », si vous avez constaté du racisme ou de la discrimination raciale, ou discuté avec une personne ayant subi une telle situation. Au moment de témoigner, vous n’avez pas besoin de deviner ce que la personne victime de racisme a ressenti, ou les conséquences pour elle. Il vous sera demandé d’indiquer les conséquences pour vous en tant que témoin de l’incident. Évoquer ce que vous avez vu et ressenti par la suite aidera non seulement à montrer les répercussions du racisme à travers la communauté Amnesty, mais également à bâtir une culture collective où chacun·e peut dénoncer le racisme. Vous pouvez parler d’un incident dont vous avez été témoin sans avoir le consentement des personnes impliquées, même si l’on ne vous a pas demandé de témoigner. 
  3. Au nom d’une autre personne, auquel cas vous pouvez aussi partager les inquiétudes de la personne qui a directement subi une situation de racisme, en son nom. Cette personne peut faire ou avoir fait partie du personnel du SI. Cette option permet de relater l’expérience d’une personne pour qui remplir le formulaire serait perturbant, ou d’un·e ancien·ne membre du personnel du SI qui n’a pas accès à la plateforme. Faire un témoignage au nom d’une autre personne nécessite d’obtenir son consentement éclairé, ainsi que les détails de l’incident directement auprès d’elle.
Comment les informations seront utilisées ?
Ensemble, les récits partagés sur la plateforme aideront le SI à reconnaître les aspects structurels et systémiques du racisme présents dans la sphère professionnelle, et à appuyer des changements internes qui tiennent compte de l’impact du racisme sur l’expérience collective à Amnesty.  
Des rapports seront rédigés régulièrement par une petite équipe d’analystes. Ces documents identifieront et résumeront les tendances et les schémas qui émergent des données, et fourniront une série de recommandations. L’anonymat des personnes qui partagent leur histoire sera soigneusement protégé. Cela signifie qu’aucune information permettant d’identifier les personnes impliquées ne sera incluse dans les rapports finaux. Tous les noms et/ou éléments permettant l’identification des protagonistes, y compris ceux accusés de comportement raciste, seront écartés et supprimés par les analystes. 

Pour voir un exemple de la façon dont les données saisies sur des plateformes similaires ont été anonymisées et résumées, consultez les rapports End Everyday Racism de l’université de Cambridge (en anglais). Notre objectif actuel est de diffuser trois rapports sur trois ans.

Les rapports finaux seront accessibles à l’ensemble du personnel, et pourront être utilisés à des fins de plaidoyer et pour alimenter les discussions internes sur les changements institutionnels qui s’imposent.  

Qui aura accès aux témoignages envoyés sur la plateforme ?
Les témoignages ne seront lus que par une petite équipe d’analystes qui auront signé un code de conduite exposant la manière de protéger les données et l’anonymat des personnes qui partagent leur expérience. Le code de conduite prévoira aussi de ne pas évoquer précisément les témoignages en dehors de l’équipe. Les noms des analystes pour chaque cycle de témoignage seront ajoutés dans l’article présentant l’équipe du projet, sur la page d’accueil de la plateforme. 

La plateforme sera accessible dans les langues de base du SI pendant la première phase du projet. Si le message transmis dans une langue de base n’est pas compris par l’équipe d’analystes, sa traduction sera confiée à nos collègues du Centre de ressources linguistiques d’Amnesty, qui devront respecter le même code de conduite que les analystes.  
 
Le personnel de l’organisation, y compris l’équipe chargée du personnel et du développement organisationnel, n’aura à aucun moment accès aux données brutes. Notez qu’une fois votre témoignage envoyé sur la plateforme, nous ne pourrons pas le retrouver pour vous car il sera anonyme.Une fois les rapports finaux diffusés, ceux-ci ne pourront pas être retirés, mais ils ne contiendront que des données anonymisées ou compilées.

Quels types d’incident peuvent être évoqués sur la plateforme ?
Vous pouvez évoquer un large éventail d’incidents ou de phénomènes racistes (que ce soit des actions ou des omissions) dont vous avez été victime ou témoin au SI, notamment des expériences interpersonnelles, des pratiques et croyances culturelles, des politiques ou procédures ayant des effets discriminatoires, ou d’autres éléments structurels ou institutionnels qui perpétuent le racisme. Vous pouvez parler d’un seul incident ou de plusieurs événements dans le même témoignage. 

Aucune expérience de racisme ne peut être considérée comme trop banale, insignifiante ou trop grave pour être rapportée. Si le comportement d’une personne a engendré chez vous des ressentis négatifs et si vous soupçonnez que le racisme a joué un rôle, nous vous encouragerons à faire part de votre vécu avec sincérité et transparence. 

Rappelez-vous qu’il n’y aura aucun suivi individuel à l’issue de votre témoignage. Selon votre expérience, pensez à explorer d’autres voies accessibles au SI pour demander une réparation ou du soutien. Nous vous invitons à consulter les pages consacrées à l’assistance disponible, sur ce site, pour déterminer ce qui vous convient.

Pour en savoir plus, veuillez vous référer au guide « Reconnaître le racisme et ses conséquences ».

Y a-t-il une date limite pour témoigner ? 
Non. Vous pouvez évoquer des incidents survenus n’importe quand, c’est-à-dire pendant ou avant le cycle de témoignage sur la plateforme. Nous avons conscience que les conséquences du racisme perdurent au-delà de l’incident vécu, surtout si celui-ci n’est pas traité ou s’il s’inscrit dans un phénomène plus large. La plateforme donne aussi l’occasion de parler d’incidents qui ont été traités et de ce qui a été utile dans une telle situation.  Les témoignages concernant des incidents passés seront essentiels pour contextualiser les manquements institutionnels qui perdurent et les améliorations apportées. 

Que puis-je attendre de la plateforme ?
La plateforme n’est pas un mécanisme interne de réclamation qui entraînera des procédures disciplinaires individuelles. Il s’agit plutôt d’un outil destiné à informer les changements culturels et politiques au SI en racontant le récit collectif du racisme et de ses conséquences sur le personnel. À la fin de chaque cycle de témoignage, les analystes rédigeront une série de recommandations qui pourront servir de feuille de route pour la reddition de comptes institutionnelle et le changement systémique.

Puis-je prendre d’autres mesures ?
Selon votre expérience, pensez à explorer d’autres voies accessibles au SI pour demander une réparation ou du soutien, telles que la médiation et le dépôt de réclamation. Nous vous invitons à consulter les pages consacrées à l’assistance disponible, sur ce site, pour déterminer ce qui vous convient.

Pourquoi la plateforme est dédiée uniquement au racisme et non à d’autres formes de discrimination ? 
Cette plateforme est une initiative du Forum pour un travail radical sur l’antiracisme et la décolonisation (FORWARD), groupe de travail dirigé par des membres du personnel et consacré à promouvoir l’antiracisme et les changements culturels, en vue de faire du SI un espace plus inclusif pour le personnel racisé. Après la publication, en octobre 2020, du rapport de Howlett Brown et des recommandations qu’il contient, différentes parties de l’organisation ont commencé à réfléchir à ce qu’elles pourraient faire pour répondre aux témoignages éclairants et difficiles des membres du personnel. FORWARD a identifié l’élaboration d’une plateforme de partage d’expériences comme outil susceptible de contribuer au parcours d’Amnesty en matière d’antiracisme. Ce projet s’inspire de la méthodologie de solidarité mise au point par Ella McPherson et Mónica Moreno Figueroa dans le cadre du projet End Everyday Racism, lancé à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni.

Le but de cette plateforme est donc d’informer l’élaboration de politiques antiracistes ambitieuses, en adoptant une approche ascendante, fondée sur le vécu des membres du personnel racisé·e·s et issu·e·s de minorités. Nous encourageons les utilisateurs et utilisatrices à communiquer et mettre en avant les éléments constitutifs de leur identité qu’ils/elles souhaitent révéler, auxquels est lié l’incident ou le phénomène d’exclusion rapporté sur la plateforme. 

Pourquoi la plateforme n’est accessible que dans les langues de base du SI ?
Pendant la première phase du projet, la plateforme sera accessible dans les langues de base du SI : anglais, français et espagnol. Au fil de l’évolution de la plateforme et de l’examen de la Politique linguistique interne par le Centre de ressources linguistiques, d’autres langues pourront être proposées. 

À quel point les données et informations envoyées sur la plateforme sont-elles sécurisées ?
La plateforme est le fruit de l’entreprise Culture Shift, qui aide diverses organisations et établissements d’enseignement à saisir des données sur une variété de sujets. Culture Shift utilise une architecture sans serveur et conçoit ses plateformes de façon à n’avoir aucun accès direct aux données recueillies par ses clients. Elle effectue régulièrement des tests pour identifier tout risque lié à la sécurité des données. Amnesty International est le contrôleur des données. Cela signifie que l’équipe du projet et l’équipe informatique travailleront ensemble pour limiter les accès accordés aux données et définir le traitement de ces informations. Les personnes accréditées devront se connecter en utilisant leurs identifiants électroniques Amnesty. Les données stockées sur la plateforme sont conformes au Règlement général sur la protection des données. La Déclaration de confidentialité détaille comment les données seront collectées et stockées. 
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